Les Frères des Ecoles Chrétiennes.

 

 Ils furent appelés en 1853, par délibération du conseil municipal, pour remplacer l'instituteur communal. Ils arrivèrent le 28 janvier 1854, au nombre de trois. Ils furent hospitalisés par Monsieur le Curé jusqu'au 7 mars, date de l'ouverture des classes. Logés provisoirement dans la rue d'Alger, à l'hôtel de Paris, ils s'installèrent, le 13 mai, à l'école communale que l'on venait de réparer. Le 1er mai 1855, le conseil municipal demanda un quatrième frère qui fut accordé, et le 8 mars 1860, il vota le traitement d'un cinquième frère. En 1868, un concours eut lieu entre les élèves des différentes écoles de la région. Sur 22 prix et 22 accessits décernés en cette circonstance, les élèves des Frères obtinrent 13 prix et 12 accessits. L'année d'après (1869), ils remportèrent 16 prix et 18 accessits, sur un total de 24. Après la révolution du 4 septembre 1870, M. Borély de la Sapie fut relevé de ses fonctions de maire de Blida et remplacé par le républicain Fourrier.

Document inédit: collection:P.Vidal

La nouvelle municipalité, entièrement radicale, supprima l'école congréganiste.

Une pétition pour le maintien des Frères fut adressée au préfet d'Alger, qui prescrivit au maire de Blida de maintenir le statu quo des écoles, jusqu'à ce que le Gouvernement eût statué sur la question de l'Enseignement Primaire. Les Frères continuèrent à diriger l'école jusqu'en octobre 1879, où elle passa entre les mains d'instituteurs laïques.

L'école libre fut alors ouverte dans une maison située à l'extrémité sud de la rue Caïd-Dira. Les Frères fournissaient les enfants de chœur pour le service paroissial. En janvier 1880, cette école comptait 70 élèves, chiffre qui s'accrut jusqu'à l'ouverture du collège communal, en 1887. Son effectif scolaire était alors de 120 élèves.

En avril 1901, M. Piquemal fit l'acquisition de l'immeuble et le loyer annuel fut fixé à 800 francs. Le 25 juin 1906, un décret de fermeture arrêta tout enseignement et les Frères quittèrent Blida, emportant l'estime et les regrets de toute la population.

En 1908, M. Combe prit la direction de l'école, rouverte par un frère sécularisé. Il acquit l'immeuble — vieille bâtisse mauresque vendue jadis par des Turcs — le fit démolir et remplacer par le bâtiment actuel dont il reste propriétaire.

M. Combe dirigea l'établissement jusqu'au 1er janvier 1932, c'est-à-dire pendant 25 ans. Après quoi il prit une retraite bien gagnée.

Dès qu'il avait été question de ce changement, Monsieur le Curé avait eu recours à Monseigneur l'Archevêque pour obtenir un directeur ecclésiastique, offrant aux familles toutes les garanties d'ordre matériel, intellectuel et moral. Son Excellence voulut bien consentir ce sacrifice d'un prêtre enlevé au ministère paroissial, et nomma M. l'abbé Gouriou, alors curé de Courbet et Félix-Faure, à la direction de l'école.

L'importance qu'elle a prise depuis lors, tant par le nombre des élèves que par la qualité des études et de l'éducation, a déterminé Monseigneur l'Archevêque à donner à M. Gouriou, un coadjuteur, en la personne de M. l'abbé Mouazé, sous-directeur de l'établissement (octobre 1935).

Outre l'enseignement primaire et primaire supérieur qu'elle assure entièrement, l'Ecole Saint-Charles développe actuellement une organisation qui permet aux élèves de l'enseignement secondaire de suivre les cours du Collège Colonial, tout en béné­ficiant des avantages d'un établissement d'éducation catholique.

L'impulsion nouvelle donnée à notre école libre a été, sans nul doute, favorisée par la création de l'Association Amicale des Anciens Elèves. Ce groupement, qui réunit près de 200 mem­bres, a déjà puissamment aidé l'école dans les moments diffici­les et il continue à lui fournir un appui moral et même matériel très appréciable.

L'effectif scolaire compte environ 160 élèves, confiés aux soins de huit professeurs ou surveillants.