JEAN  COULOMB (1904-1999)

 

Jean Coulomb fut une figure prestigieuse de la science française. Président de la société astronomique de France, géophysicien, son influence fut considérable et pas seulement dans le cercle étroit des astronomes.

Il est né à Blida le 7 novembre 1904. Son père, originaire de la région de Forcalquier, avait quitté sa Provence pour enseigner le latin et le grec au lycée de Blida. Dès son mariage, en 1903, sa femme, nommée aussi à Blida, le rejoint pour y créer la première école primaire supérieure de jeunes filles en Algérie. En 1910, c'est à Alger qu'ellle crée la seconde E.P.S. boulevard Pasteur. Jean Coulomb a donc vécu en Algérie jusqu'à l'âge de 16 ans et a gardé un intérêt particulier pour le pays durant tout le reste de sa vie.  En 1923, il entre à l'École normale supérieure où il fréquente des mathématiciens comme Cartan et des physiciens comme Alfred Kastler (futur Prix Nobel), qui resteront ses fidèles amis. Il verra souvent aussi, son cousin germain Henri Laugier qui deviendra le premier directeur du Centre national de la recherche scientifique (C.N.R.S.).

En 1928, il entre au Collège de France où il devient l'assistant de Marcel Brillouin, est confronté aux grands problèmes de la recherche moderne, notamment de la physique moderne et fait une thèse de sismologie. En 1932, il devient physicien adjoint à l'observatoire du Puy-de-Dôme.

C'est en 1937 qu'il retrouve l'Algérie comme directeur de l'Institut de physique du globe et de météorologie de l'Algérie. À partir des trois cents postes météorologiques du pays, il met en chantier une climatologie de l'Algérie à laquelle collaborera un moment Albert Camus. Avec Arbey et Dubief, il écrit en 1943, un ouvrage sur les observations magnétiques à Tamanrasset de 1938 à 1940.

En 1941, il est nommé directeur de l'Institut de physique du globe de Paris. Au lendemain de la guerre, en période de redémarrage, il dirige le C.N.R.S. et lui imprime sa marque; puis, de 1962 à 1967, il préside le Centre national d'études spatiales (C.N.E.S.); là aussi son influence est durable. Il préside aussi des associations internationales comme l'Union géodésique et géophysique internationales. En 1971, il préside le Conseil des unions scientifiques dont il fut, en 70 ans, le seul président français, après Emile Picard. Il organise en particulier des expéditions en Terre Adélie, c'est pourquoi, après son décès, un timbre des Terres Australes et Antarctiques est émis à son effigie en 2000.

Homme de rigueur et de grande culture, pénétré d'une souriante et parfois ironique humanité, Jean Coulomb était resté ouvert sur les grands problèmes internationaux et de société et toujours très proche des progrès de la science Grand-croix de la Légion d'honneur et de l'ordre du Mérite, nanti de nombreux titres et autres décorations qui ponctuèrent sa carrière, malgré le rayonnement de sa présence, il était resté d'une grande simplicité et d'une grande modestie qui ont frappé tous ceux qui l'ont approché.

Il est reconnu par les scientifiques comme un des artisans les plus importants du siècle qui vient de se terminer.

 

Extrait de le revue 'L'Algérianiste" N°94