|   | Elle  avait généralement 
 lieu  à l'embouchure du Mazafran.  Je n'ai  pas eu 
beaucoup  l'occasion d'y assister et encore  moins de voir les "véritables
pêches  quasiment miraculeuses" du temps  jadis.  Mon
père me les a  souvent racontées, la plupart  dataient
d'avant la guerre pendant sa  jeunesse.  Il partait, en général
avec quelques copains, mais seul lui  lançait  l'épervier.
Le lancer de l'épervier peut se faire soit de la plage soit d'un bâteau
(dans ce cas le filet est un peu différent).  En général
 dés leur arrivée à l'embouchure, mon  père
faisait un premier lancer ( à sec)  car par la suite le filet
 était  trempé et il  fallait  être
 équipé en conséquence.  Je me suis laissé
raconter  des filets plein de mulets  qui pouvaient avoir 
une telle force qu'il était recommandé d'avoir un couteau  sous
la main pour couper la corde du filet  au cas où.  Je ne
demandais qu'à le croire; c'était si beau. Il parait même
qu'un jour de grande pêche, ils avaient ramené du poisson en
telle  quantité qu'ils  l'avaient distribué  à
tout le quartier. Quelquefois, lorsqu'ils arrivaient à l'embouchure, celle-ci était fermée, il fallait donc prendre la pelle et commencer une légère rigole entre le fleuve et la mer: l'eau faisait la suite du travail et bientôt l'échange se faisait et parait-il les poissons commençaient à passer pour le plus grand bonheur des pêcheurs. | 
| Le lancer se faisait aussi bien côté rivière que côté mer. En mer lorsque les vagues déferlaient , on pouvait voir les poissons dans le creux de celles-ci, ils fallaient alors synchroniser le lancer pour essayer de les prendre. |   | 
|   Le jour le plus important était celui de la Sainte Anne où la tradition voulait que tout l'atelier de l'ébénisterie passe 2 jours au Mazafran. |   Ce n'était pas encore le temps du motor home mais l'ambiance était fantastique m'a-t-on toujours raconté. | 
|   | Et pour illustrer le texte
de Raymond Darnatigues   sur  la pêche à Chréa: ....... 75 km de chemins offraient de jolies promenades...... l'un d'eux menait aux de l'Harrach, nous l'empruntions pour aller à la pêche dans cet oued aux eaux limpides. Nous organisions une véritable expédition avec 2 ou 3 mulets harnachés de chouaris contenant tout le ravitaillement et le matériel à la friture pêchèe....... Il nous est arrivé de dormir la nuit à la belle étoile...... Mon père pratiquait aussi la pêche à l'épervier dans ces mêmes lieux |